Auteur/autrice : jensensiu

  • Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (5/5)

    Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (5/5)

    Cinquème et dernière partie de notre série d’articles consacrez à « Ne lancez surtout pas votre marketplace », avec aujourd’hui un focus sur le modèle marketplace en réponse à la crise sanitaire.

    ARTICLE 5 / 5 – Le modèle Marketplace est-il une réponse à la crise ?

    Pour lever toute ambiguïté, la crise évoquée fait référence à la crise sanitaire et économique que nous vivons en 2020.

    Le COVID-19 a plongé le monde entier dans une crise sanitaire sans pareille, où l’une des réponses les plus appliquées était le confinement. La plupart des Etats ont appelé leurs citoyens à rester chez eux en limitant tous leurs déplacements, dès lors qu’ils n’étaient pas indispensables ou obligatoires. Cet état d’urgence a parfois été appliqué avec des systèmes d’avertissements, d’attestations voire de couvre-feu.

    En ce contexte, le commerce traditionnel est très fortement impacté dans quasiment tous les domaines d’activités. Toutes les entreprises se voient dans l’obligation de restreindre au maximum les accès à leurs boutiques, usines, locaux et bureaux. Pour continuer à répondre à la demande, le e-commerce, et plus particulièrement, le modèle Marketplace, pourraient devenir le canal indispensable au maintien du business.

    L’e-commerce en France a bondi de 24 % au 1er trimestre 2020. Le nombre d’acheteur unique en ligne a augmenté de 40%, au niveau mondial.

    Le e-commerce non-alimentaire profite largement des excellents résultats enregistrés par les sites d’enseignes magasin, à l’instar du e-commerce alimentaire. Cela montre aussi que les distributeurs classiques ont su réagir et s’adapter en un temps record en transférant une partie importante de leurs ventes magasin sur internet. Importantes, certes, mais pas suffisantes pour compenser les pertes liées à la fermeture administrative des magasins. Internet et le commerce digital auront cependant, de manière incontestable, permis dans bien des cas de limiter l’impact de la crise sur la situation économique des commerces physiques.

    Regard sur le B2C :

    Confinement oblige, les consommateurs ont eu du temps à consacrer aux Marketplaces : entre une session Netflix pour certains, le télétravail pour d’autres, et un coup de motivation pour le ménage, l’achat en ligne représente une respiration plus que bienvenue.

    Tant que la livraison des biens est toujours assurée, les Marketplaces de produits et de services contribuent à soutenir l’économie. À mesure que le Covid-19 s’est répandu, Amazon a vu ses achats en ligne croître significativement. Un défi de taille pour le géant de l’e-commerce qui s’attend à battre un record d’activité et qui cherche à recruter, malgré les restrictions imposées par la Justice française à la mi-avril. Face à la demande, plusieurs Marketplaces ont également du mal à suivre la cadence et à subvenir à toutes les commandes.

    Portées par les solutions de « drive » et de livraison à domicile, certain modèle de Marketplace spécialisées dans la vente de produits et de services recherchés en temps de crise, voient leur trafic et leurs transactions considérablement augmenter.

    Evidemment, ceci est nuancé par certain modèle de Marketplace spécialisées qui ont souffert de la crise, notamment dans les domaines de l’hôtellerie (Accor), du voyage (Booking), ou de billetterie dans l’évènementiel (Viagogo). 

    En réponse à la crise, certaines Marketplaces B2C se sont adaptées :

    Sonae Sierra, retailer portugais, est propriétaire et gestionnaire de 30 centres commerciaux. Leurs boutiques physiques ont pu profiter d’un accès gratuit à la Marketplace généraliste dott.pt dont il est le co-fondateur. C’est un exemple de digitalisation de l’offre client locataire en un temps record, pour des boutiques qui n’avaient pas encore de site e-commerce.

    Avec une grande réactivité, Cdiscount a étendu son catalogue aux produits extrêmement demandés en cette période, tels que les masques, les gels hydroalcooliques, les blouses, les protections plexiglas… Le modèle Marketplace a permis à Cdiscount faire pivoter son offre avec une incroyable agilité.

    Au Royaume-Uni, Aldi a signé un partenariat avec Deliveroo afin de livrer des dizaines de milliers d’acheteurs à domicile.

    La crise donne aussi des idées inédites à certaines enseignes : « le shop-in-shop ». Le 16 avril, Decathlon a annoncé, un partenariat avec Franprix pour proposer une sélection de ses produits dans certains de ses magasins. Cinq références seront vendues à un prix maximum de 17 euros par article. Dans la même démarche, Franprix avait déjà noué des partenariats récents avec Cdiscount et Hema.

    Un autre scénario consiste à préparer les commandes et les expédier depuis un magasin, et non depuis un entrepôt. C’est le « ship-from-store ». Contraint à la fermeture au public de ses boutiques, Intersport a ainsi pu répondre aux commandes internet de ses clients et maintenir un chiffre d’affaires en magasin. Le ship-from-store a également permis à des enseignes comme Orchestra et Truffaut de continuer leur activité et d’écouler les stocks immobilisés.

    But propose à son tour un service de « click & collect sans contact ». Les clients peuvent désormais faire des achats en ligne sur le site e-commerce permettant la réservation d’un produit qui se trouve en stock en point de vente et venir le retirer sur rendez-vous grâce au click & collect sur le parking de l’un des 60 magasins volontaires.

    Regard sur le B2B :

    La crise va renforcer le e-commerce B2B qui va devenir un élément indispensable de toute roadmap stratégique. Rappelons que le e-commerce B2B est évalué à 9 trillions d’euros. Les actions principales des plateformes B2B sont : acheter et s’approvisionner, sourcer de nouveaux fournisseurs, vendre, exporter ou fluidifier la logistique.

    Indéniablement, le canal digital est un canal de vente à privilégier, notamment lorsque les périodes de confinements et de déconfinements pourraient se succéder. Les entreprises les plus résilientes tireront les meilleurs enseignements de cette crise.

    Pour rappel, la résilience se définit comme la capacité d’une organisation à faire face à une épreuve, un revers, et à le surmonter voire en tirer parti par de nouvelles opportunités en dépit de conditions défavorables.
    2 cas de figures :

    • Soit les entreprises n’avaient pas intégré de commerce digital B2B, alors il faudrait reconsidérer rapidement cette stratégie.
    • Soit les entreprises disposaient d’un site e-commerce B2B. Un bilan sera fait pour dévoiler les axes d’amélioration : connaître les points de satisfaction, pointer les limites, poursuivre son évolution et sa scalabilité.

    Pour continuer à fonctionner, les entreprises devront tendre vers la digitalisation des process, afin de s’appuyer sur plus de collaboration intra-groupe : e-procurement, Marketplace B2B avec livraison, échange ou achat de produits pour continuer à faire tourner des usines…

    À la sortie de cette crise, nos habitudes de consommation et d’achat seront profondément changées. Ce nouveau paradigme permettra potentiellement à des business traditionnels d’accélérer leur digitalisation, ou du moins de les conforter dans leur décision.

    Dans ces temps de confinement et de télétravail, un site e-commerce ou plateforme B2B va aider à maintenir les relations inter-entreprises, favorisant l’efficience de certains achats. Comme le fait la plateforme Click&Buy de TOTAL, vue dans l’article 2, optimisant les achats non-stratégiques et répétitifs. Les acheteurs et autres acteurs peuvent se focaliser sur les urgences et d’autres activités à plus fortes valeurs ajoutées.

    Il est maintenant clair que de plus en plus d’entreprises vont considérer le B2B e-commerce comme un outil indispensable, un must-have, parce que certaines en ont manqué ou d’autres ont compris sa valeur. Le B2B e-commerce va sortir renforcé de cette crise.

    Donc, la crise actuelle aura poussé tous les acteurs à franchir – en un temps record – des étapes de progression de leur transformation digitale, qui n’étaient pas dans leur agenda à moyen terme.

    L’après crise : quelles réponses aux nouveaux comportements de consommation ?

    Cette étrange période marquera sans doute durablement le comportement des consommateurs.

    Et si la crise COVID-19 était un catalyseur de transformation digitale ?

    Cette année marquera particulièrement notre société avec un résultat terrible sur la santé, l’économie et l’emploi. Néanmoins, 2020 agira comme un véritable catalyseur de transformation digitale, accentuant drastiquement les investissements dans ce domaine.
    La digitalisation est la réponse aux nouveaux comportements d’achats.

    La crise semble prouver que le degré de maturité digitale est l’atout principal en terme de résilience pour les entreprises de distribution. La sortie de crise sera beaucoup plus difficile pour les acteurs qui ont pris du retard dans ce domaine. Le temps pour eux n’est plus aux compromis mais à l’action pour adapter leur business modèle.

    La plus grande attention aux enjeux sanitaires et environnementaux, ainsi qu’une quête de sens liée au confinement , ont renforcé l’aspiration à une consommation responsable : consommer moins mais mieux.

    D’une part, on constatera une baisse de la consommation et d’autre part, une accentuation de la consommation locale, nationale. L’économie circulaire et le marché des biens de seconde main ont d’autant plus accélérer le succès de plateformes telles que Vestiaire Collective dans la mode et le luxe, ou BackMarket dans les biens électroniques.

    De nombreux groupes industriels travaillent également à mettre en œuvre des plateformes B2B, avec un modèle de marketplace, pour améliorer leur économie circulaire. Cela peut paraître étonnant mais à l’échelle d’une grande société ou d’un écosystème, la logistique est complexe, si bien qu’il est parfois compliqué de connaître l’ensemble de ses actifs : produits, matériels, outils, pièces détachées… Ainsi, du matériel peut être dormant dans des entrepôts alors qu’ailleurs il va être acheté ou loué au prix fort par le même groupe. Le modèle Marketplace permettent à ces groupes de s’outiller avec un moteur de recherche simple pour trouver rapidement une pièce, la commander et la faire livrer.

    Depuis la crise sanitaire, l’utilisation du digital a explosé. Les magasins ont subi un choc d’approvisionnement pour les produits d’importation et se sont concentrés sur les approvisionnements locaux. Ces nouveaux modes de consommation devraient aboutir à un scénario « New Normal » qui favorisera le drive, la livraison à domicile, la consommation locale.

    Par ailleurs, la crise sanitaire a bouleversé les modes de travail. Ce n’est pas vraiment une révolution car nous connaissions déjà la plupart de ces manières de travailler : télétravail, travail en alternance avec des bureaux organisés en « flex », repensés pour ces variantes. En revanche, cette crise a fortement accéléré ces méthodes, sous la contrainte certes, mais bien souvent avec réussite.

    Ces modes de travail existent grâce au digital, car pour pouvoir travailler de partout, il faut que l’entreprise ainsi que les salariés soient équipés correctement. Les Marketplaces B2B sont une partie de ses outils. Et ayant un ordinateur, une tablette ou un téléphone à portée de main, il est vraiment simple de consommer pour ses besoins personnels sur des Marketplaces B2C. Ceci est et sera d’autant plus vrai que les déplacements seront réduits (non mobilité, réévaluation de la nécessité des déplacements).

  • Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (4/5)

    Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (4/5)

    ARTICLE 4 / 5 : La galaxie Marketplace

    Les Marketplaces ont pour promesse de réduire le nombre d’acteurs sur la chaîne de valeur du e-commerce. Un acheteur en ligne peut désormais s’adresser à un producteur en s’abrogeant des nombreux intermédiaires (grossistes, détaillants, etc.).
    Afin de réussir une Marketplace, l’opérateur doit bâtir un écosystème projet de partenaires, dont les solutions sont expliquées dans cet article. 

    La Marketplace est un service d’intermédiation commercial réglementé par un champ juridique, entraînant des opérations de banque et des services de paiement contre une rémunération ou un avantage économique.

    Les solutions incontournables

    • Front-office ou front-end : site e-commerce

    Le site e-commerce est l’interface web sur laquelle l’utilisateur se connecte pour acheter. Il est principalement dédié à l’expérience client / acheteur final.
    Cette interface est développée soit de manière spécifique en langages de programmations natifs, soit à l’aide de solutions CMS (Customer Management System). Ces solutions e-commerce proposent des fonctionnalités nécessaires à l’achat en ligne tels que la gestion du panier, l’affichage des produits, des prix et des stocks… Mais l’une des principales fonctionnalités non présentes est la logique « multi-vendeurs ».
    Les solutions e-commerce les plus connues sont : Shopify, Magento, WooCommerce, Prestashop, SAP Hybris, Intershop

    • Intégrateur : le liant technique

    Le rôle de l’intégrateur est d’accompagner l’opérateur dans le cadrage, le développement, le déploiement, le lancement et la maintenance de la plateforme.

    Ainsi, l’intégrateur définit d’abord le périmètre fonctionnel du projet et retranscrit le besoin en respectant les contraintes techniques. Si un site e-commerce -sur lequel les fonctionnalités Marketplaces peuvent s’ajouter- existe déjà, alors l’intégrateur sera souvent le gestionnaire en charge de la maintenance de ce site. A contrario, s’il faut développer un site e-commerce complètement, l’intégrateur est à identifier.

    Une fois le site e-commerce réalisé, il doit assurer la liaison technique et une bonne inter-connexion entre les différentes solutions, applications et systèmes informatiques. Par exemple, ces connecteurs sont développés pour mener à bien le module de paiement entre les solutions front-end, back-end et PSP.

    L’intégrateur peut assurer la gestion de projet dans son ensemble pour coordonner des parties-prenantes. Il peut aussi accompagner l’opérateur dans les phases de test de la plateforme lors des livraisons.

    Des intégrateurs européens tels que Capgemini, Accenture, Smile, SQLI, Emakina, Wunderman, Scandiweb peuvent mener à bien ce type de projet.

    • Back-office ou back-end : fonctionnalités Marketplace

    Les solutions SaaS de plateformes Marketplaces sont pensées nativement « multi-vendeurs » avec tous les attributs qui en découlent : paiement, facturation, synchronisation des flux avec des SI externes, modèles de commissions, gestion logistique etc…
    Ici, il s’agit de la solution back-end pour lancer une Marketplace B2B ou B2C, pour produits et services. Le back-end est en quelque sorte le moteur permettant l’ensemble des fonctionnalités propres aux plateformes. Il est au cœur de la galaxie de la Marketplace et assure la connexion avec les autres parties : le site e-commerce, le système d’information du client, l’ERP, le CRM…

    Cette fois, ces solutions SaaS proposent généralement les back-offices utiles à l’opérateur de la plateforme d’une part, aux vendeurs d’autre part. Ce sont des interfaces dédiées à leurs activités avec des fonctionnalités propres à leur activité :

    –         Back office opérateur
     : tableaux de bord, gestion des vendeurs, des produits, des services, des commandes, gestion financière avec les modèles de commission et de rémunération…

    –         Back office vendeurs : workflow de validation vendeur, tableaux de bord, gestion des vendeurs, des produits, des services, des commandes, des litiges…
    Les solutions de plateformes Marketplaces SaaS les plus avancées sont IZBERG, Mirakl, Wizaplace, Uppler et Cocolabs, avec chacune certaines particularités.

    • PSP : Prestataire de services de paiement

    Derrière la simple acceptation d’un paiement en ligne se cache en réalité une architecture compliquée, qui s’est encore complexifiée avec l’arrivée de nouveaux moyens de paiement (CB, virements, portefeuille en ligne, comme Paypal, solutions digitales comme Google Pay ou Apple Pay…) et le développement des Marketplaces.
    Le système de paiement permet à la Marketplace de se placer comme un “tiers de confiance” qui rassure les acheteurs. Dans ce cas, elle contrôle le système de paiement entre les vendeurs et les acheteurs. C’est ainsi qu’elle prélève des commissions sur les ventes avant de reverser les sommes dues aux vendeurs.

    L’encaissement pour le compte de tiers, les vendeurs, est très réglementé. La nouvelle directive européenne sur le paiement, la DSP2, laisse aux opérateurs de Marketplace 3 possibilités : faire une demande d’exemption si leur volume d’affaires est inférieur à 1 million d’euros ; devenir un établissement de paiement – ce qui suppose des investissements constants pour rester à jour sur la réglementation – ; être agent d’un établissement de paiement.

    Dans la plupart des cas, les entreprises passent par des PSP qui couvrent les étapes de validation du paiement : money in : acceptation et acquisition ; cantonnement conforme sur un compte séquestre ; identification des vendeurs et acheteurs pour éviter toute fraude et volonté de blanchiment ; money-out : réconciliation financière entre les diverses parties.
    Les 5 raisons de passer par un PSP :

    • La simplicité d’une solution clé en main
    • L’assurance d’être en conformité avec la réglementation
    • La sérénité de déléguer la gestion de ses paiements à un professionnel
    • La garantie de protéger acheteurs et vendeurs
    • La possibilité de s’internationaliser bien plus facilement

    Parmi les nombreuses solutions PSP couvrant des spécificités différentes, on compte : LemonWay, Webhelp, Stripe, HiPay, Adyen, Ingénico, MangoPay

    • Cabinet de conseil

    Des cabinets de conseil en transformation digitale se sont spécialisés sur les spécificités du e-commerce et en particulier des Marketplaces. Leur mission est de définir la feuille de route pour aligner la stratégie de l’opérateur avec les contraintes fonctionnelles, métiers et techniques.
    L’accompagnement du client porte sur toutes les phases de réflexion en amont du lancement de la plateforme. Il comprend des missions d’étude de marché, d’élaboration de business plan, de rédaction de cahier des charges… Des cabinets tels que Redsen, Expertime, Zetrace, Keley, Nextra et des consultants indépendants sont spécialisés dans ce domaine bien particulier.
    Le conseil juridique requiert une autre expertise dans le but de sécuriser l’activité e-commerce. Le cabinet Haas Avocats a consacré une de ses équipes pour répondre à ces enjeux autour des missions d’audit, de rédaction des mentions légales / CGV / CGS / CGU, de mise en conformité RGPD et de mise en place de l’architecture contractuelle de Marketplace.

    Les solutions d’accélérateurs

    Les solutions d’accélérateurs, acteurs optionnels, sont tous les partenaires qui gravitent autour des Marketplaces et qui se placent en intermédiaires des acheteurs, des vendeurs et de l’opérateur. Ils ont pour vocation de faciliter et d’enrichir l’activité d’un des acteurs du modèle.

    • Les agrégateurs de flux

    Les intégrateurs ou agrégateurs de flux assurent la diffusion des catalogues des marchands sur les Marketplaces en quelques clics depuis une seule interface. Lengow, Shoppingfeed, Tradebyte, Shanneladvisor, Neteven ou encore IziFlux, sont des solutions pour gérer et centraliser tous les flux d’informations de centaines de Marketplaces. En temps réel, ces outils offrent aux vendeurs la possibilité de maximiser la vente de leurs produits et services sur plusieurs plateformes.

    • Les logisticiens

    Essentielle à la place de marché, la logistique est la capacité à livrer en temps et en heure et à gérer les retours. Parfois les vendeurs travaillent déjà avec leurs logisticiens. Cependant, les opérateurs négocient aussi des contrats avec eux pour couvrir l’ensemble des transactions et réaliser des économies d’échelles.
    La logistique sur une Marketplace peut s’avérer complexe. Une logistique optimisée permet de gérer les commandes multi-marchands en assurant une livraison unique, regroupant plusieurs colis.

    • Les éditeurs de solutions PIM / SIM

    Une solution PIM (Product Information System) ou SIM (Service Information System) permet de facilement importer un catalogue de produits ou services. La solution centralise et harmonise toutes les informations marketing et techniques, spécifiques aux catalogues du vendeur. La qualité du contenu est optimisée, impactant positivement la lecture de la fiche produit et améliorant le référencement SEO.
    Un PIM répond aux besoins respectifs de l’opérateur et du vendeur :
    L’opérateur apporte un soutien aux vendeurs existants et s’implique dans le pilotage de ces relations. Il profite des outils de PIM, qui facilitent sa stratégie d’acquisition de nouveaux vendeurs.
    Par ailleurs, le PIM va permettre au vendeur de structurer son offre selon les différentes Marketplaces, de gérer facilement les échanges de données produits, ou encore, de gérer les prix en quasi temps réel. Le PIM permet une maîtrise de son offre de produits, en diffusant les informations essentielles qui transforment potentiellement un visiteur en acheteur. En plus d’accélérer l’exportation de catalogues, les solutions PIM comme Akeneo ou Afineo synchronisent les systèmes de gestion du vendeur avec ceux des Marketplaces. C’est utile pour mettre à jour des prix ou des fiches produits.

    • Les solutions d’excellence opérationnelle

    Il existe des solutions pour simplifier le lancement et l’évolution des Marketplaces : des coûts d’intégration réduits, la conduite du changement maîtrisée, des services innovants simplement ajoutés.
    Par exemple, la solution Marjory réduit les coûts et les délais d’intégration d’une plateforme. En donnant accès à un catalogue de workflows clefs en main, Marjory aide les opérateurs à capitaliser sur les bonnes pratiques de l’écosystème. La solution permet aussi de maîtriser la conduite du changement, et d’ajouter facilement des services additionnels (paiement, logistique, marketing). 

    Combien coûte le lancement d’une Marketplace ?

    Evidemment, c’est une question importante, que tous les futurs opérateurs se posent avant de se lancer. Vous l’aurez compris, de nombreux facteurs sont à prendre compte, qu’ils soient technologiques ou organisationnels. Il est délicat d’estimer un budget global pour ce type de projet complexe. Néanmoins, récapitulons les principaux postes de dépenses pour une entreprise partant de 0 :
    1.      Une ou des missions de conseil pour définir le business modèle
    2.      Le développement d’un site e-commerce par un intégrateur
    3.      L’implémentation des solutions technologiques sélectionnées
    4.      La solution marketplace back-end et back-office
    5.      Le PSP : prestataire de services de paiement
    6.      Les ressources humaines allouées pour piloter l’ensemble du projet
    7.      La conduite du changement et la mise en place de l’équipe cible en charge de la plateforme
    L’investissement sur la première année est conséquent, dès lors qu’il s’agit de lancer un tout nouveau business modèle, structurant pour l’entreprise. Une fois la Marketplace lancée, le budget est fortement réduit, couvrant principalement les licences et maintenances des parties-prenantes de l’écosystème projet.

    Quels sont les modèles économiques des opérateurs Marketplace ?

    – Les commissions sur les ventes : la commission sur les ventes est le principal modèle de revenus d’une Marketplace. La vente ayant lieu sur sa plateforme, l’opérateur perçoit une commission sur les transactions réalisées. Le taux de commission peut varier selon les produits et secteurs d’activité.
    – Les abonnements : certains opérateurs proposent un mécanisme d’abonnement mensuel. C’est régulièrement le cas pour les vendeurs qui profitent de la Marketplace. Il existe aussi certaines plateformes où les acheteurs paient un abonnement pour avoir accès à une base de données rares et référencées, comme les sites de formation à domicile ou les sites de rencontres.
    – La publicité : l’objectif principal d’une Marketplace est de drainer un maximum de trafic sur sa plateforme. Bien conscient du potentiel marketing de leurs plateformes, les opérateurs à fort trafic proposent de monétiser des espaces dédiés. La régie publicitaire de l’opérateur peut vendre à un annonceur un espace publicitaire (bannières, habillage de site, blocs spécifiques etc.) mais également proposer à un marchand d’avoir une meilleure visibilité sur les pages de recherches, à l’instar de Google.
    – La vente de services : l’opérateur d’une Marketplace peut également proposer un ensemble de services additionnels à destination des vendeurs ou des acheteurs, lui permettant de générer des revenus complémentaires. Pour les acheteurs, on peut reprendre l’exemple d’Amazon premium qui propose aux internautes de bénéficier d’une livraison gratuite et illimitée en 1 journée ouvrée, et ce pour 49 € par an. Pour les vendeurs, on peut prendre les exemples de Leboncoin et de Vinted qui proposent de mettre plus en visibilité une offre en contrepartie d’une compensation financière.
    La galaxie projet d’une Marketplace est vaste, comprenant des acteurs incontournables et d’autres optionnels. Le lancement d’une telle plateforme est complexe et représente un budget conséquent. Cependant, dans l’article qui suit, nous reviendrons sur les raisons d’un tel engouement et continuerons sur une réflexion autour de la crise sanitaire que nous vivons.

  • Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (3/5)

    Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (3/5)

    Troisième partie de notre série d’articles sur « Ne lancez surtout pas votre marketplace ».

    ARTICLE 3 / 5 : Que doit maîtriser l’opérateur pour faire de sa Marketplace un succès ? 

    Avant de traiter des activités clés que l’opérateur doit maîtriser, revenons sur un rapide historique. 

    Les 3 générations de Marketplaces

    Les grands noms du B2C tels que Ebay puis Amazon forment la première génération de Marketplaces apparues à la fin des 90’s et début 2000’s en garantissant une promesse initiale simple : richesse de l’offre et confiance côté client, trafic côté partenaire. Ce sont plutôt des Marketplaces généralistes, issues d’une activité e-commerce historique, constituant leur principal actif.

    La deuxième génération de Marketplaces, B2C toujours, est verticalisée, c’est-à-dire qu’elle évolue sur un marché particulier en provoquant parfois une disruption majeure : Airbnb pour l’hébergement, Booking pour l’hôtellerie, Uber pour le transport, etc. La proposition de valeur, plus difficile à construire, repose sur la capacité de l’opérateur à composer son réseau de partenaires pour honorer la promesse client.

    Aujourd’hui, la troisième génération que nous voyons apparaître est tirée par les besoins et les usages B2B. D’abord, à l’instar du lancement d’Amazon Business, les Marketplaces généralistes leaders étendent leur modèle B2C et s’ouvrent aux clients « entreprises ». Mais la mutation vers la Marketplace B2B est plus profonde et plus complexe. D’une part, l’opérateur adresse souvent une cible client étroite face à laquelle il faut occuper une posture de spécialiste, voire de multi-spécialiste. D’autre part, il doit satisfaire les exigences de la relation B2B : conditions commerciales personnalisées selon les clients, gestion du poste client, options de logistiques complexes, etc. Cette génération de Marketplace est plus verticalisée et fédère un écosystème de spécialistes.

    Créer sa Marketplace : les activités clés qu’un opérateur doit maîtriser

    L’opérateur vise un objectif stratégique : fédérer et mettre sous contrôle un écosystème business.

    Pour l’atteindre, il doit maîtriser 4 fondamentaux pour constituer sa proposition de valeur :

    • Valoriser des actifs qui lui sont propres : bon positionnement sur la chaîne de valeur, expertise et notoriété.
    • Ces actifs lui permettront d’ asseoir une proposition de valeur qu’il décline en une promesse « client » d’une part et une promesse « partenaire » d’autre part.
    • Construire une offre de produits et services équilibrée pour attirer un trafic durable et pour établir de la récurrence d’achats, notamment grâce au phénomène de la « long tail » : un grand nombre de références fournissent une grande part de CA et un grand nombre de mots clés, pour un meilleur référencement et donc un plus fort trafic.
    • Connaître l’écosystème de l’ensemble de sa chaîne de valeur du secteur et maîtriser qui sont les clients, les fabricants, les distributeurs, les prestataires et partenaires

    Ce n’est que par sa proposition de valeur, par la qualité de sa promesse et sa capacité à l’honorer, que l’opérateur prendra durablement le leadership sur son marché et se préservera de tout risque de désintermédiation. Evidemment, cette maîtrise permettra aussi de développer son volume d’affaires.

    Il est également important de connaître les 4 fondamentaux pour une responsabilité juridique complète :

    • Bien définir le modèle juridique et la responsabilité liée aux contenus présents sur la Marketplace. Par exemple, il est important de distinguer la responsabilité de l’hébergeur, qui doit réagir promptement à une notification de contenu illicite, de celle de l’éditeur, qui assure le contrôle des contenus avec les marchands. De même, il est nécessaire de cadrer la responsabilité des transactions, car l’opérateur a comme rôle principal de mettre en relation acheteurs et vendeurs, tout en s’assurant de la licéité des produits vendus.
    • Réaliser une architecture contractuelle solide, généralement autour de 3 contrats, ci-dessous représentés par les liens fléchés : 
    • Limiter l’implication dans le contrat sous-jacent pour éviter d’être tenu responsable de l’activité des marchands. En cas de litige, par exemple, lié à la mise en vente d’un produit ou d’un service illégal sur la plateforme, il faut faire en sorte de ne pas être tenu responsable.
    • Encadrer les flux monétaires et de données, soit grâce à un agrément bancaire, soit en bénéficiant de l’agrément d’une personne tierce (PSP, Prestataire de Service de Paiement).

    Les points de vigilance avant de sauter le pas 

    L’objectif est de structurer et de dimensionner une organisation efficace pour opérer les processus non externalisés et piloter les autres. Il s’agit des moyens humains disponibles et formés ainsi que des processus intégrés pour garantir le bon fonctionnement des nouvelles activités d’opérateur de Marketplace.

    L’application du business modèle 

    Afin de donner des perspectives et d’avoir des convictions claires sur le projet à mener, il est important de valider le business modèle au préalable. Il convient alors de construire une feuille de route business pragmatique avec des approches itératives et progressives comme des MVP (Minimum Viable Product). Ce business modèle doit être validé au plus haut niveau de gouvernance de la société (COMEX), car l’échec de nombreux projets est dû à un manque d’alignement entre les différentes directions.

    Le Business Plan doit être réaliste et son prévisionnel mesuré les 2 premières années. Des Marketplaces extrêmement connues comme Doctolib ou ManoMano ont décollé après quelques années de vie.

    Dans un premier temps, lors du lancement de la plateforme, ce MVP constitue la V1 et réunit les fonctionnalités prioritaires du projet. Ensuite, il permet de valider sa viabilité ou sa rentabilité. Peu à peu, l’opérateur gagne la maturité nécessaire pour faire évoluer ou adapter sa proposition de valeur. Il peut choisir de l’optimiser avec de nouvelles fonctionnalités, de nouveaux fournisseurs, de nouveaux services, de nouvelles options, de nouveaux marchés, de nouvelles zones géographiques…

    Cette méthodologie assure aussi une meilleure gestion du budget, injectant les investissements progressivement et garantissant les financements suffisants avant d’avoir ses propres sources de revenus.

    Le design de la plateforme se doit de retranscrire au mieux cette proposition de valeur, de façon à proposer une expérience client sans interruption tout le long du parcours d’achat. Un double enjeu donc pour l’opérateur de la Marketplace : faire vivre son site en créant deux expériences utilisateurs distinctes, pour l’acheteur final et le vendeur.

    L’équipe de la Marketplace

    Une équipe dédiée réunissant les bonnes compétences requises pour gérer la Marketplace est cruciale au quotidien. Voici un exemple de sa composition : –         

    • Account Management : pour gérer les fournisseurs existants.
    • Ressources Marketing : pour faire gagner en notoriété la Marketplace à travers du SEO, les des réseaux sociaux, de l’affiliation, de l’automatisation et de l’Inbound marketing.
    • Business Development : recruter les vendeurs sur votre plateforme.
    • Relation client : support clients et vendeurs ; aussi en charge du suivi qualité / produits.

    Un plan de communication et marketing 

    L’effort marketing doit être double : convaincre des offreurs de vendre sur la Marketplace, mais aussi des acheteurs de venir y acheter (avantages, éléments de différenciation…) L’opérateur a nécessairement besoin de soigner la qualité de sa communication en amont du lancement et tout le long du projet.

    L’équilibre critique entre les vendeurs et les acheteurs 

    Le plus compliqué lorsqu’on est une Marketplace, c’est d’ajuster le curseur entre investissements pour faire venir des internautes sur votre site et la rentabilité. L’objectif sera ainsi d’avoir un CPA (coût d’acquisition) le plus faible possible ainsi qu’une politique de fidélisation efficace. L’un des enjeux majeurs est le juste milieu entre les vendeurs et les acheteurs : sans vendeur pas d’acheteur et vice-versa. Le rôle de business developer prend tout son sens, il attire les bons acteurs. Les principaux marchands identifiés (si possible ayant des offres complémentaires) doivent être présents dès le lancement de la Marketplace.

    Les clés de succès d’un projet Marketplace

    Proposition de valeur

    La plateforme doit répondre à un besoin et apporter une plus-value aux solutions existantes, tant pour les acheteurs que pour les vendeurs. Son lancement doit laisser entrevoir des quick-win, business rapides pour séduire les sponsors du projet, les investisseurs, les marchands et les acheteurs. L’expérience utilisateur est réussie lorsqu’elle est « simple, fiable et rapide ». La page de résultat d’une recherche doit proposer une vraie recommandation pour améliorer le taux de conversion. 

    GO live rapide 

    Une fois le business plan élaboré et le projet acté, le lancement de la Marketplace doit se faire rapidement. Des solutions SaaS du marché permettent un time-to-market en moins de 6 mois. 

    Collaboration étroite entre l’opérateur et ses partenaires technologiques experts

    La plateforme est rendue performante et possiblement évolutive grâce à un réseau d’experts capable de s’intégrer et de s’interconnecter. Ils offrent une plateforme robuste avec une expérience client réussie et des possibilités d’évolution. Il faut donc s’assurer que les différents partenaires proposent des solutions modulables, personnalisables et scalables.

    Rôle de l’opérateur : le tiers de confiance

    Comme abordé précédemment, l’opérateur doit répondre à sa mission principale : être un tiers de confiance et fournir un cadre stable. Comme il engage son image, il s’applique à présélectionner les vendeurs ( onboarding) présents sur son site dont il s’assure du respect des règles de conformité qu’il a fixées. C’est un gage de qualité de service pour les acheteurs. 

    Onboarding des vendeurs

    Du côté de l’opérateur, c’est une opération anticipée de prospection et de séduction. L’onboarding est un travail chronophage. Il s’agit de convaincre les marchands, puis de les intégrer au SI, de les former et les accompagner régulièrement.

    Le vendeur attend de l’onboarding qu’il soit simple, relativement rapide, car il exerce déjà des activités parallèles. Qu’il s’agisse d’une TPE/PME ou d’un grand compte, la Marketplace est à-même de fournir des systèmes de mapping pour permettre l’import des catalogues à partir de différentes sources (fichier excel, url externe, call API…).

    Conduite du changement

    La mise en place d’une plateforme dans une entreprise déjà existante implique une conduite du changement non négligeable.

    La réussite du projet est marquée par le changement de culture d’entreprise passant de la gestion d’un centre de coûts à un centre de profit, mettant la qualité de l’expérience utilisateur et client au cœur des préoccupations.

    Par ailleurs, si l’équipe en charge de la plateforme s’assure correctement que la demande rencontre l’offre et gagne en productivité, c’est que le changement d’organisation est réussi.

    Monitoring quotidien des flux 

    L’opérateur de Marketplace est un pourvoyeur de flux. Il doit tous les surveiller, de façon à ce que tout le cycle de vente soit fluide : pas de blocage de commande ou un paiement non arrivé chez un marchand… Les indicateurs de flux à suivre sont :

    • Finance : les revenus de l’opérateur, les recettes perçues par les partenaires et l’amortissement des investissements
    • Volume d’affaire : pilotage commercial et analyse de l’activité business avec focus sur les offres, les marchands et les clients
    • Qualité de service : amélioration continue des processus et de la plateforme
    • Satisfaction : pilotage de la double promesse pour les clients et les marchands

    Monitoring des KPI 

    Pour quantifier la réussite de la Marketplace, des indicateurs peuvent être analysés tels que :

    • Trafic
    • Volumes d’offres disponibles
    • Nombres de commandes enregistrées
    • GMV (Gross Merchandise Volume) : Volume d’affaires ou chiffre d’affaires
    • Valeur du panier moyen
    • Nombre de vendeurs et d’acheteurs

    Le cadrage et le lancement de la Marketplace sont capitaux pour sa réussite future. Aujourd’hui, un ensemble de partenaires composent la galaxie des Marketplaces et favorisent leur démocratisation. Ces différentes parties-prenantes spécialisées s’organisent pour accompagner le futur opérateur sur le plan conseil, sur le plan technologique et sur les particularités métiers, de façon à le laisser se focaliser sur l’élaboration de son business modèle. Le prochain article précisera ce réseau de partenaires et abordera des exemples de modèles économiques mis en place.