Auteur/autrice : jensensiu

  • Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (2/5)

    Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (2/5)

    ARTICLE 2 / 5 : Pourquoi lancer une Marketplace ?

    Les motivations d’une entreprise à lancer une Marketplace sont diverses et vont varier en fonction de sa position sur son marché, son histoire, sa nature, son ambition… Néanmoins, il apparaît des raisons récurrentes au choix du lancement d’une plateforme : développer des revenus additionnels ; protéger son marché historique ; conquérir de nouveaux marchés ; se repositionner dans la chaîne de valeur ; étendre son offre facilement, avec agilité ; accroître sa connaissance du client final tout en surveillant les acteurs de son écosystème. 
    Portons notre regard sur ces raisons et étudions quelques cas d’usages :

    Extension de catalogue :

    Un e-commerçant retailer ou distributeur, proposant déjà en ligne la vente de ses produits / services, va vouloir élargir son offre avec des vendeurs tiers. Il est conquis par le modèle Marketplace au vu des avantages significatifs qu’il implique, tels que :

    • L’agrégation de nouveaux produits au catalogue
    • L’ajout de services (installation, maintenance, …)
    • De pouvoir tester rapidement une nouvelle offre de produits/marques
    • L’augmentation du référencement SEO naturellement.

    En opposition au modèle du dropshipping, ici l’objectif est de gagner en efficacité puisqu’il incombe au vendeur tiers de gérer les risques traditionnellement liés à la gestion de tous les produits en vente sur le site (invendus, gestion logistique/stockage, achat des produits…).
    Veepee, leader européen de la vente événementielle, propose des ventes à prix réduits pour des marques de toutes sortes pendant une période donnée. Mais Veepee a lancé Brandsplace, la Marketplace pour les marques au sein même de son site e-commerce. Le retailer élargit son offre grâce aux vendeurs tiers ; dans ce cas les marques vont commercialiser directement leurs produits sur le site Veepee et profiter alors de sa notoriété, et de son trafic.

    Nouveau canal de distribution :

    Ce cas d’usage convient davantage pour des industriels et retailers qui veulent connecter un site e-commerce à un réseau physique existant. Ce réseau physique peut être par exemple un magasin mettant en vente des produits de différentes marques. Il offre alors le même service en ligne, à savoir, réunir en un même espace les produits de plusieurs vendeurs comme procède les Galeries Lafayette par exemple.

    Label Emmaüs a également digitalisé ses boutiques en un unique site web. La coopérative réunit tous ses membres autour de sa mission sociale : réinsérer des personnes exclues de l’emploi en développant leurs compétences digitales via une boutique solidaire en ligne. Jusqu’à aujourd’hui, Label Emmaüs est un canal de vente et la vitrine internet de plus de 50 boutiques. La coopérative a pour ambitions d’animer une communauté de plus de 350 boutiques Emmaüs et à terme, l’ensemble du secteur de l’économie sociale et solidaire.
    En créant ce type de plateforme, l’entreprise permet notamment de :

    • Faire bénéficier aux distributeurs, filiales, points de vente d’un nouveau canal de vente
    • Accéder à toute la data sans créer de conflit
    • Contrôler davantage la distribution
    • Augmenter la loyauté de ses distributeurs

    Procurement ou centrale d’achats :

    Dans le cadre de la transformation digitale, les industriels modernisent et digitalisent le procurement. Ces plateformes de e-procurement sont très attractives au sein des directions achats, désireuses de fluidifier leur approvisionnement (stratégique ou non stratégique). L’e-procurement, qui est devenu un des principaux canaux pour les achats indirects, représente aujourd’hui un enjeu stratégique et un nouveau levier d’efficacité pour les entreprises.
    L’intérêt d’une telle plateforme est de :

    • Digitaliser les process achats et se concentrer sur les achats stratégiques
    • Réduire les coûts et ajouter de la valeur in fine
    • Avoir accès à une plateforme end-to-end avec un parcours intuitif/user friendly
    • Onboarder ses fournisseurs et en référencer d’autres simplement
    • Déléguer la gestion du catalogue et de la logistique aux fournisseurs

    L’enjeu est de transformer un centre de coûts en centre de profits !
    Le groupe TOTAL a lancé Click&Buy pour couvrir l’ensemble de ses nombreuses « petites » dépenses. La plateforme permet à l’entreprise de renforcer sa position dominante auprès de ses fournisseurs en devenant le maître du jeu. Dans ce cas, le groupe a transformé un flux e-procurement en un flux e-commerce et fait de cette Marketplace une centrale d’achats pour ses collaborateurs.

    TOTAL a cantonné le périmètre de cette plateforme à l’interne de son groupe mais pourrait aisément l’ouvrir à l’extérieur si sa stratégie en va ainsi…
    Être opérateur permet, entre autres, d’avoir un suivi et une traçabilité sur les transactions, de sélectionner les marchands et renforcer le contrôle sur ces derniers, de centraliser les paiements sécurisés, de détenir les données.

    En plus d’être une nouvelle source de revenus, la plateforme e-procurement est aussi un gain d’efficience dans l’organisation de l’entreprise.

    La centralisation de l’intégralité des fournisseurs sur une même plateforme digitale est une aubaine pour la gestion des approvisionnements et impacte directement plusieurs services :

    • Les achats : réelle plus-value grâce à l’allègement de certaines missions de l’acheteur. La plateforme simplifie le traitement et le suivi des commandes, la gestion des fournisseurs (sourcing, contrats, négociations, administration dans les ERP, gestions des catalogues…) et offre un gain de temps considérable ainsi que des économies substantielles. Le coût de référencement, de traitement et de gestion d’un fournisseur est un poids, surtout dans le cas où très peu de commandes sont passées. Finalement, les acheteurs ont le temps de se concentrer sur des achats stratégiques ou à plus forte valeur ajoutée.
    • Finance et comptabilité : optimisation des coûts de dépenses, et des ressources allouées grâce à l’automatisation des tâches chronophages, amélioration de la facturation.
    • Opération : enfin, le client profite d’une expérience utilisateur comme il peut la connaître sur des interfaces B2C et accède à un large choix de produits. La qualité du contenu est plus riche grâce à la diversité des fournisseurs pouvant potentiellement proposer plusieurs offres pour un même produit. La plateforme permet aussi la digitalisation des processus avec des workflows de validation réduits et des tâches de saisies supprimées.

    Le modèle Marketplace pourrait faire de l’ombre aux solutions d’e-procurement traditionnelles ou de Procure-to-Pay (P2P), voire les concurrencer, car elle apporte des réponses tangibles et immédiates aux différents services d’une organisation : centralisation au sein d’une même plateforme, digitalisation des processus, gain de temps, meilleures expériences d’achats auprès des utilisateurs, gestion des fournisseurs (vendeurs) facilitée, comparaison des offres des différents fournisseurs (prix, produit, stock), paniers multifournisseurs…

    Lancement d’une nouvelle offre de services :

    Proposer une nouvelle offre de services permet une véritable amélioration de l’expérience client. Cela vient enrichir l’offre de produits existante et couvre alors une plus grande partie du besoin, voire la totalité, on parle d’expérience 360°.

    L’ajout d’une offre de services permet parfois de se différencier de la concurrence dans des secteurs standardisés. En combinant la vente de produits et de services, le résultat concret, c’est l’augmentation du volume d’affaires (up-sell et cross-sell) ; et cela peut se faire sans engager de ressource supplémentaire. L’expérience acheteur est maximisée, ce qui augmente naturellement le taux de conversion comme le panier moyen.

    Pour prendre l’exemple d’Amazon, qui illustre très bien ce cas d’usage, il faut s’intéresser à l’offre Prime ou Premium en France. Amazon Prime a été lancée pour la 1ère fois aux Etats-Unis en 2005 et couvre maintenant de nombreux pays avec certaines particularités. Mais globalement, en contrepartie du paiement d’un abonnement, l’utilisateur bénéficie de la livraison « gratuite » en 24 h, d’un accès prioritaire à des ventes flash, une bibliothèque d’emprunt de livres numériques et un service de stockage de photos, et des services de streaming vidéo & musique…

    Un autre exemple intéressant est celui de La Redoute, qui a lancé sa Marketplace autour de la mode, du mobilier et de la literie notamment. Le groupe historique français s’est fait racheter par les Galeries Lafayette en 2018, et vient d’ajouter un service B2B monétisé à son offre : La Redoute for Business. Ce service consiste à accompagner les entreprises dans la réalisation d’aménagement et de décoration de leurs espaces, à partir des produits du groupe.

    Nouveau business modèle :

    Ici, il s’agit de lancer un nouveau business modèle pour éviter la désintermédiation et de devenir LA référence de son marché. 

    La Marketplace permet d’être au cœur de l’écosystème, d’avoir des données et une bonne visibilité du marché. Par exemple, un logisticien qui transporte des produits d’une entreprise à l’autre, peut agréger tous ces différents acteurs pour leur permettre de commercer en ligne, tout en continuant d’assurer son activité de logistique initiale. Ainsi, au lieu de n’être qu’un maillon de la chaîne, il en prend le contrôle.

    La Marketplace permet de créer un espace de commerce en ligne connectant les acteurs d’un marché afin de proposer un « one-stop-shop » au client final. En plus d’une activité historique, la plateforme est un moyen de diversification augmentant la proposition de valeur et générant des revenus additionnels.

    Alstom – industriel français proposant diverses solutions de mobilité (train, services digitaux, signalisation, composants, infrastructures…) – a lancé StationOne : la 1ère Marketplace dédiée aux professionnels de la mobilité ferroviaire. Souhaitant fédérer un écosystème et capter un business direct, Alstom a ainsi mis en place une plateforme B2B simple et rapide proposant un large choix de produits et services. Se positionnant en tant qu’opérateur, StationOne répond aux exigences de la mobilité en veillant à bien approuver et authentifier tous les vendeurs. Alstom conforte sa position de leader mondial tout en élargissant son offre de service.

    Certes, les motivations d’une entreprise à lancer une Marketplace sont nombreuses et intéressantes : extension de catalogue – nouveau canal de distribution – e-procurement, lancement d’une nouvelle offre de service – nouveau business modèle. Dans le prochain article, seront détaillées les activités que l’opérateur doit maîtriser pour faire de sa Marketplace un succès. 

  • Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (1/5)

    Ne lancez surtout pas votre marketplace ! (1/5)

    ARTICLE 1 / 5 : Qui fait quoi et comment ?

    Une Marketplace, kesako ?

    Une plateforme en ligne qui met en relation des acheteurs et des vendeurs, de manière organisée et sécurisée. Pour la métaphore, c’est comme un centre commercial ou un souk mais sur Internet. La place de marché propose, en effet, une sorte de galerie marchande digitale dédiée aux vendeurs. Ces derniers y installent leur propre magasin en ligne et y font leurs affaires.

    Quelques chiffres actuels qui vont vous étonner :

    Poids du e-commerce mondial : 12 Trillions € 

    • B2C : 3 Trillions €
    • B2B : 9 Trillions €

    12% du commerce digital en Chine est fait sur Alibaba (à lui seul 50 % du e-commerce B2B chinois)
    30% du CA du e-commerce mondial est réalisé en Europe (1-Royaume-Uni ; 2-France ; 3-Espagne)
    40% des entreprises françaises qui vendent en ligne, vendent sur des Marketplaces
    50% du CA de l’e-commerce mondial est fait sur les Marketplaces  
    55% des recherches d’achats en ligne faites aux Etats-Unis ont commencé sur Amazon
    96% des acheteurs européens en ligne ont déjà acheté au moins une fois sur une Marketplace
    100% du TOP10 des sites e-commerce les plus visités en France sont des Marketplaces

    Les 3 principaux acteurs du modèle 

    • Opérateur : le tiers de confiance

    L’opérateur est l’acteur qui gère la Marketplace. Il organise le marché sur la plateforme. Certains opérateurs, dit « pure player », se contentent de mettre en relation et d’afficher les catalogues tiers comme Deliveroo ; d’autres proposent aussi leur propre catalogue, et sont considérés comme des « opérateurs hybrides », comme la Fnac.
    L’opérateur crée un cadre régulé et met à disposition des outils et services qui fluidifient la mise en relation des transactions ou des échanges. Il veille également au maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande, joue le rôle de régulateur, fixe les règles de fonctionnement et garantit la sécurité des transactions sur la plateforme.
    L’opérateur est souvent à l’initiative du projet. Il est garant du bon fonctionnement de la plateforme et s’assure de la bonne utilisation des outils technologiques regroupant l’ensemble des fonctionnalités nécessaires. Par exemple, il va proposer des outils marchands permettant de gérer leurs offres notamment sur les prix, les promotions, les commandes et les stocks ; des tableaux de bord de suivi d’activité ; et des outils pour améliorer la relation client.

    • Vendeur : les marchands ou fournisseurs

    Les marchands sont les acteurs qui proposent leurs catalogues sur la plateforme de l’opérateur. Ces vendeurs (fabricants, e-commerçants, distributeurs etc.) s’inscrivent sur les Marketplaces afin de bénéficier du trafic de l’opérateur et ainsi toucher de nouveaux clients (agrandissement de la zone de chalandise). Les plateformes Marketplace sont de véritables relais de croissance (augmentation des revenus) pour les e-commerçants. C’est une solution pour vendre plus mais également pour écouler rapidement leurs stocks.
    Pour les marchands qui n’ont pas encore de site e-commerce, la Marketplace permet de tester un produit sur Internet sans investir. Certaines plateformes Marketplace ouvrent même leur plateforme à des vendeurs particuliers, qui n’ont pas vocation à lancer un site e-commerce.

    • Acheteur : le client final

    Les Marketplaces constituent les meilleures opportunités, pour les acheteurs web pour trouver une vaste sélection de produits et une expérience d’achat optimale. Sur une plateforme, un acheteur peut comparer rapidement les prix de centaines de produits, vendus parfois par plusieurs vendeurs différents. De plus, les acheteurs bénéficient d’un processus d’achat optimisé sur les plateformes réputées pour être transparentes et sécurisées.

    Les grandes typologies de Marketplaces :

    • Les Marketplaces B2C sont destinées aux transactions ou mises en relation entre vendeurs professionnels et acheteurs particuliers. Aujourd’hui, c’est la forme la plus connue avec des sites connus tels que Asos, Ebay ou Uber.

    ManoMano est aussi une Marketplace B2C, spécialisée en bricolage, jardin et rénovation, ayant connu une belle croissance depuis sa création en 2013. Après de multiples levées de fonds, dont les 2 dernières de respectivement 60 et 110 millions d’euros, ManoMano vise le milliard d’euros de volume d’affaires en 2020 avec plus de 3 millions de références vendues par 2000 marchands partenaires.

    • Les Marketplaces B2B sont destinées aux transactions ou mises en relation entre vendeurs professionnels et acheteurs professionnels.

    Alibaba.com est la Marketplace B2B la plus importante ; elle permet la rencontre entre les grossistes asiatiques et des entreprises du monde entier. Mais bien d’autres Marketplaces moins connues du grand public existent, comme la plateforme StationOne lancée par Alstom, permettant aux gestionnaires de trains de s’approvisionner en produits et services nécessaires à la maintenance de leurs matériels.
    On assiste actuellement à la multiplication d’initiatives menées par une grande pluralité d’acteurs, animés par des motivations très diverses : un industriel souhaitant protéger le marché de maintenance et pièces de rechange de ses équipements, un groupement d’achats souhaitant accéder à une offre riche et compétitive, un logisticien spécialisé visant la désintermédiation d’une partie de la distribution historique de son marché, etc.
    Cette nouvelle typologie de Marketplaces est appelée à se fondre totalement dans les processus d’achats des clients et des marchands. Évolution naturelle et incontournable, la Marketplace B2B expose son catalogue dans les systèmes de procurement de ses partenaires (« Punchout catalog») et offre des interfaces de prise de commande automatisées ou simplifiées au maximum.

    • Les Marketplaces C2C sont des plateformes où les vendeurs particuliers sont autorisés à vendre ou à louer leurs produits aux clients finaux. Celles-ci sont donc connues du grand public telles que leboncoin, Vinted ou BlaBlaCar.

    Il se peut que des Marketplaces soient hybrides. On peut employer ce terme pour dire que l’activité couvre à la fois le marché B2B et B2C, mais aussi pour parler des entreprises qui vendent à la fois leurs produits, et ceux de leurs vendeurs tiers comme Fnac et Darty.
    En bref, grâce à une Marketplace, l’entreprise se place au centre de l’écosystème de son marché, et créé un « one-stop-shop ». Elle agrège tous les fournisseurs qui font partie de sa chaîne de valeur de son industrie. L’utilisateur pourra alors bénéficier d’un espace unique sur lequel il pourra concentrer tous ses achats.

  • Les marketplaces BtoC caracolent en tête des ventes : à vous de jouer !

    Les marketplaces BtoC caracolent en tête des ventes : à vous de jouer !

    S’il fallait citer un exemple parmi les pionniers de la marketplace, ce serait peut-être ManoMano. A peine écrivons-nous ces lignes que dix autres cas nous viennent en tête – Gifi en France et Dott au Portugal, notamment (lire plus bas) – mais la trajectoire de ManoMano rappelle à quel point le modèle marketplace BtoC ouvre des perspectives de croissance quasi illimitées. Fondée en 2012, ManoMano s’est engouffrée là où il y avait une place à prendre : le secteur du bricolage et du jardinage en France pesait alors 30 milliards d’euros de CA… pour seulement 1% réalisé en ligne*.

    Ses fondateurs ont choisi de s’affranchir des stocks et des problèmes de logistique et proposent en conséquence une offre infiniment plus large qu’en magasin : plus de quatre millions de produits annoncés à date.
    L’histoire des Marketplaces a débuté en CtoC, permettant aux particuliers d’acheter et vendre entre eux. Mais les professionnels ne s’y sont pas trompés et se sont appropriés le modèle. Depuis 2018, un cap est franchi : plus de 50 % des achats en ligne sont opérés sur des marketplaces**.  Et le classement Fevad 2020 des sites e-commerce (en nombre de clients) fait la part belle aux marketplaces comme Veepee***.
    Alors, si vous songez à ouvrir un site e-commerce BtoC, nous vous posons très sérieusement la question : pourquoi ne pas penser directement marketplaces BtoC ? Quelques pistes pour vous aider à travailler votre business model.

    1. Marketplace : de quoi parle-t-on ? 
    Une définition pragmatique, pour commencer. Une marketplace est un centre commercial virtuel, auquel l’opérateur fournit un cadre de confiance transparent et sécurisé. Le vendeur, qu’il soit fabricant ou distributeur, bénéficie à la fois d’une plateforme fluide (avec une bonne expérience utilisateur) et d’un vivier de clients. En contrepartie, il verse à la marketplace une commission sur le montant de ses transactions.
    Les marketplaces BtoC vendent des produits ou des services. Elles sont aussi bien horizontales que verticales (mode, sport, vins, alimentaire…). En réalité, toute entreprise peut créer sa propre marketplace de niche ! L’idée est d’attirer et donc de maîtriser la concurrence, en l’hébergeant sur son propre site marchand.
    Une marketplace existe grâce aux synergies entre cinq acteurs : l’opérateur (vous-même), les vendeurs, les acheteurs, mais aussi l’éditeur de logiciel et le prestataire de services de paiement, exactement comme en BtoB [+ lien vers l’article n°1].


    2. Une extrême souplesse
    La diversité des modèles de rémunérations et notamment la valeur de la commission prélevée par l’opérateur – à définir et à négocier en fonction de vos objectifs – font de la marketplace un modèle particulièrement souple, que vous pourrez modeler sur mesure.


    3. Des économies en coulisses
    Vous allez gagner du temps dans tous les domaines et vous épargner beaucoup d’efforts sur le sourcing des produits, la logistique et la gestion des stocks. C’est tout l’intérêt du modèle : vous n’avez pas à prendre en charge ces aspects-là.
    En parallèle, le risque d’échec est plus faible car il s’agit d’un magasin « virtuel » : les coûts d’investissement sont moindres.


    4. Une croissance exponentielle
    Sur une marketplace, vous pouvez accueillir toujours plus de volume :  plus de vendeurs, plus de produits, plus de clients !
    Avantage connexe : une marketplace offre la possibilité de tester de nouveaux produits. Certains opérateurs n’ouvrent même pas de marketplace sur leur propre gamme : ils choisissent de ne vendre que les nouveautés lancées par d’autres. La donnée collectée permet de bien connaître les tendances d’un marché : le modèle offre une place de choix, façon « tour de contrôle »
    A l’inverse, si vous ouvrez un site e-commerce, vous êtes structurellement limité sur les plans opérationnel et financier.


    5. Des risques sous contrôle
    En tant que tiers de confiance, la marketplace engage son image auprès des consommateurs. Ce sont pourtant les vendeurs qui réalisent la prestation (qualité des produits, délai de livraison) et portent la qualité de service. Aussi, l’administrateur de la marketplace doit définir une politique de gestion des règles vendeurs ferme et réaliste.
    Enfin, l’équilibre vendeurs/acheteurs peut sembler difficile à trouver : pour attirer les vendeurs, il faut des acheteurs… et vice-versa. C’est l’un des enjeux majeurs : réussir à faire grandir ces deux pools en même temps.
    En conclusion, une marketplace présente deux atouts-maîtres : des investissements extrêmement réduits d’une part et un potentiel d’hyper-croissance d’autre part. Elle représente pour un commerçant un champ exploratoire élargi et une bonne occasion de tester, d’apprendre et d’adapter son offre.


    Découvrez deux succès emblématiques des marketplaces BtoC

    1. Gifi a toujours été un groupe très physique, qui compte aujourd’hui 550 magasins sur le territoire français. Ce réseau reste sa force. Pour autant, l’écoute de ses clients lui a permis de capter une demande : une envie d’accéder à d’autres types de produits dans des univers proches du sien. Il s’agit de gammes que Gifi ne développe pas – et ne souhaite pas développer pour des raisons de rentabilité. La marketplace a représenté la solution idéale pour élargir l’offre en s’appuyant sur d’autres fournisseurs.
    Premier impact business : l’acquisition de nouveaux clients. La marketplace permet d’entrer en contact avec un internaute en train de chercher un produit ou de surfer sur ses réseaux sociaux et de faire en sorte, quelques jours, semaines, mois voire années plus tard, qu’il pousse la porte d’un magasin Gifi alors qu’il ne connaissait pas la marque auparavant. Deuxième avantage, Gifi a pu massifier certains sous-rayons avec des produits partenaires, mais toujours en mettant en avant sur le site ses produits en tête de liste. Cela lui permet d’être plus crédible et de répondre systématiquement aux besoins des clients, sans cannibaliser son offre native. Le groupe a réussi à maintenir l’activité de la marketplace durant le confinement. Cette épreuve lui a permis de resserrer les liens avec ses partenaires.

    2. Dott Bienvenue au Portugal, où deux entreprises nationales ont lancé des marketplaces BtoC et pris Amazon de vitesse. Le géant proposait uniquement à la population une version en… espagnol. Sonae, premier distributeur portugais (40 000 employés) et CTT, l’équivalent de la Poste française, ont lancé en l’espace de six mois une marketplace très ambitieuse,  regroupant 500 marchands pour 500 000 produits.
    Pour créer « le premier centre commercial en ligne du pays », Sonae et CTT ont sélectionné des marchands avant tout pour leur attractivité auprès de la clientèle portugaise et notamment leur étiquette locale. Et joué la carte des services : livraison en moins de 48h, Click & Collect, retours gratuits, paiement par un tiers.



    Comment lancer votre marketplace ? Quelles sont les compétences à rassembler ? Prenez le temps de trouver toutes vos réponses en parcourant notre blog et affinez votre réflexion en vous prêtant à l’exercice ci-dessous.

    => Clarifiez votre stratégie
    Nous vous aidons à mûrir votre projet avec la liste des bonnes questions à se poser.

    • Quels sont vos segments de clientèle ? Êtes-vous plutôt sur des stratégies marketplaces BtoC ? ou BtoB ?
    • Quelle est votre proposition de valeur (produits et services) pour chacun de ces segments. 
    • Quel type de relation client voulez-vous instaurer avec eux ?
    • Pensez aux canaux de distribution : on pourrait décider par exemple de vendre une partie de l’offre sur la marketplace et une autre partie dans des boutiques physiques.
    • Quels sont les flux de revenus générés pour chaque segment de clients ? Pour quelle valeur ajoutée les clients sont-ils prêts à payer ? A quelles conditions (délais, coût de gestion…) ? Quels sont leurs moyens de paiement ? Comment fixez-vous les prix ?
    • Quelles sont les activités-clefs indispensables à votre proposition de valeur, en interne comme en externe ?
    • Quelles sont vos ressources-clefs : les actifs matériels, immatériels et humains ?
    • Quels sont vos partenaires-clefs ? (actifs indispensables externalisés)
    • Enfin, pensez à votre structure de coûts : coûts fixes et variables, coût d’acquisition d’un client confronté à son ROI, répétabilité & scalabilité du nouveau modèle…).

    Rendez-vous sur cette page dédiée pour aller plus loin.

    (*) Capital, avril 2017
    (**) https://www.lsa-conso.fr/plus-…
    (***) https://www.fevad.com/classeme…